Bioéthique

Bioéthique

Une nouvelle loi concernant des sujets de bioéthique sera prochainement débattue au parlement. Les médias sont depuis quelques temps déjà entrés dans le débat.

Les questions soulevées sont importantes. Nous ne pouvons pas les négliger. Il nous faut d’autant plus les porter que les médias ne veulent pas toujours les entendre et considèrent parfois ceux qui les posent comme d’affreux passéistes opposés au progrès. Ce que permet la technique ne peut pas être la seule réponse aux questions de fécondité, de filiation, de génération, de sexualité, de médecine ou de droit.

Il me semble que dans ces débats de société, trois attitudes sont requises, à tisser ensemble : vérité, hospitalité, témoignage

Vérité. La vie sociale et l’affirmation de la dignité inaliénable de la personne humaine que garantit la déclaration universelle des droits de l’homme oblige à réfléchir à la vérité et à en chercher ensemble les chemins. La raison nous est donnée en partage et ensemble nous pouvons nommer les grands repères qui permettent la vie sociale, c’est-à-dire la vie de tous dans le respect de chacun, à commencer par les plus vulnérables. Cette recherche de la vérité doit intégrer les émotions mais ne saurait se laisser enfermer dans l’émotion. Comment entendre les questions nouvelles posées, les manques désignés, et essayer d’y répondre sans mettre en cause la vie et la dignité d’autres personnes. Nous ne pouvons jamais réfléchir qu’à partir de nous-mêmes. Ce désir de la vérité et la capacité d’en rendre compte sont un service que nous avons à rendre à la société. L’amour du monde exige ce témoignage de la vérité : « Je suis venu pour rendre témoignage à la vérité » déclare Jésus devant Pilate (Jn 18,37).

Hospitalité. Le service de la vérité ne nous dispensera jamais du devoir d’hospitalité. Il n’y a rien de naïf. L’attention aux plus petits, aux démunis, à ceux qui ne pensent pas comme nous, à ceux qui vivent des chemins que nous ne comprenons pas, même à ceux qui s’opposent violemment à nous. Il n’y a rien de naïf ici. Juste l’accueil de cette parole de Jésus que nous entendions ce matin : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent… » (Lc 6,27) Amour de l’ennemi qui refusera toujours la compromission avec le mal mais renoncera tout autant à réduire une personne à une idée ou à une attitude.

Témoignage. Et quoiqu’il arrive vivre nos convictions. Seul le témoignage cohérent de la vie portera du fruit. Il n’est pas nouveau que le monde ne vive pas au rythme de l’Evangile. Qu’en est-il des chrétiens ? Comment nous confortons-nous mutuellement, non pour établir une forteresse mais pour vivre du témoignage évangélique au cœur du monde. Comment acceptons-nous de vivre dans un monde qui prend, sur bien des sujets, des chemins de traverse sans les emprunter nous-mêmes et sans stigmatiser qui que ce soit ?

La conversion, en ces trois domaines, est toujours devant nous. Que le Seigneur nous y stimule.

 

+O. LEBORGNE
Évêque d’Amiens

La CEF devant la révision des lois de bioéthique

Depuis les états généraux de la bioéthique l’an dernier, l’Eglise catholique a largement participé à de nombreux débats, auditions, rédaction de fiches et livres, en vue de la révision de la loi de bioéthique en France, affinant son discernement. L’objectif est maintenant de poser une parole publique claire sur le projet de loi tout en continuant le dialogue amorcé, alors que des commissions parlementaires le travaillent et avant que ne commence le 24 septembre le débat général à l’assemblée nationale.  C’est cette parole qui sera donnée le lundi 16 septembre prochain, de 18h30 à 20h00, aux Bernardins lors d’une rencontre publique, s’adressant aux catholiques de nos paroisses, associations et mouvements, à toutes personnes concernées par ces sujets, notamment des parlementaires. Des journalistes seront également invités.