Le Dimanche des Rameaux coté Bible

La célébration exceptionnelle que propose l’Église catholique le dimanche des Rameaux renvoie à plusieurs textes de l’Ancien et du Nouveau Testament qui font entrer progressivement le croyant dans la célébration du « Mystère pascal de Jésus-Christ ». Durant la messe, les différentes lectures et l’Évangile de la Passion (sur les souffrances et les supplices qui ont précédé et accompagné la mort du Christ) introduisent le croyant à la Semaine Sainte et à ses différentes étapes, éclairée par la lumière de Pâques qui approche.

D’abord le prophète Isaïe enseigne que le Serviteur de Dieu accepte ses souffrances : « Je n’ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats. Le Seigneur vient à mon secours : c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu mon visage dur comme la pierre : je sais que je ne serai pas confondu. » (Is 50, 4-7)

Puis saint Paul explique que Jésus, Christ et Seigneur, de condition divine, n’a pas retenu le rang qui l’égalait à Dieu : « Mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout… » (Ph 2, 6-11)

Entre ces deux lectures, s’intercale le Psaume 21 que le Seigneur a prié sur la croix et qui est une interrogation profonde sur le Mystère de son délaissement :

Mon Dieu, Mon Dieu, Pourquoi m’as-tu abandonné ?
Tous ceux qui me voient me bafouent,
Ils ricanent et hochent la tête :
« Il comptait sur le seigneur : qu’il le délivre !
Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! »
(…)

Mais cet appel angoissé ne reste pas sans réponse puisque le psaume se termine par ceci :

Mais tu m’as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères,
Je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur.

Puis le récit de la Passion se fait à plusieurs voix : la voix du prêtre incarne alors le personnage de Jésus. Jésus sait que son triomphe a provoqué la jalousie et la fureur des prêtres qui ont décidé de le faire mourir. Au cours du dernier repas avec ses disciples (la Cène), il institue l’Eucharistie : il fait offrande de son corps et de son sang comme « vraie » nourriture et « vraie » boisson qui donnent la Vie éternelle, anticipant ainsi par ce geste, le sens profond de son prochain sacrifice, sa mort sur la croix : « Prenez, ceci est mon corps… Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, répandu pour la multitude », rapporte l’Évangile de Marc (Mc 14, 22-24).

Puis Jésus emmène ses disciples au Mont des oliviers et les avertit de ce qu’il va endurer. Ceux-ci lui promettent un soutien indéfectible. Mais au cœur de la nuit, dans le domaine de Gethsémani, Jésus est abandonné de ces mêmes disciples qui succombent au sommeil. Il leur avait pourtant recommandé d’attendre et de veiller, le temps qu’il prie son Père un peu plus loin, après leur avoir expliqué que son « âme est triste à en mourir ».

Alors Judas, l’un des douze apôtres, arrive pour le trahir et le livrer aux autorités juives. Peu après, Pierre, apeuré, nie connaître Jésus, confirmant ce que ce dernier lui avait annoncé auparavant : « Amen, je te le dis : toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois ». Jugé sommairement, Jésus est crucifié par les Romains. En chemin vers sa Résurrection, il s’abaisse au plus bas. Après les chants de joie qui l’ont accueilli, ce sont des cris et des insultes qui l’accompagnent quand, portant sa croix, il sort de Jérusalem.


Sources :

La Semaine Sainte, n°41, La Maison-Dieu.
La liturgie du Mystère Pascal, n°68, La Maison-Dieu.

En ce temps-là,
Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.
Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie,
près de l’endroit appelé mont des Oliviers,
il envoya deux de ses disciples,
en disant :
« Allez à ce village d’en face.
À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché,
sur lequel personne ne s’est encore assis.
Détachez-le et amenez-le.
Si l’on vous demande :
‘Pourquoi le détachez-vous ?’
vous répondrez :
‘Parce que le Seigneur en a besoin.’ »
Les envoyés partirent
et trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit.
Alors qu’ils détachaient le petit âne,
ses maîtres leur demandèrent :
« Pourquoi détachez-vous l’âne ? »
Ils répondirent :
« Parce que le Seigneur en a besoin. »
Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus,
jetèrent leurs manteaux dessus,
et y firent monter Jésus.
À mesure que Jésus avançait,
les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin.
Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers,
toute la foule des disciples, remplie de joie,
se mit à louer Dieu à pleine voix
pour tous les miracles qu’ils avaient vus,
et ils disaient :
« Béni soit celui qui vient,
le Roi, au nom du Seigneur.
Paix dans le ciel
et gloire au plus haut des cieux ! »
Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule,
dirent à Jésus :
« Maître, réprimande tes disciples ! »
Mais il prit la parole en disant :
« Je vous le dis :
si eux se taisent,
les pierres crieront. »

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