Ma mission au Pérou par le père Hubert Boulangé

La Journée Missionnaire mondiale aura lieu dimanche 21 octobre 2018. Thème:  Avec les jeunes, portons l’Évangile à tous !

Ce dimanche est précédé d’un temps d’animations en paroisse, dans les aumôneries de jeunes, les groupes de catéchisme, les groupes de prière, les mouvements, les maisons de personnes âgées, les communautés religieuses… du 14 au 21 octobre.

La semaine missionnaire mondiale répond à un triple objectif :
– S’informer sur la vie des chrétiens à travers le monde ;
– Prier pour la mission ;
– Participer financièrement au fonds missionnaire mondial pour soutenir l’Evangélisation dans le monde

Prenons le large, partageons l’espérance

Ce sont près d’un milliard de catholiques qui dans tout le monde ce jour-là seront en communion dans la prière, afin de partager les richesses spirituelles, liturgiques et culturelles. Il y aura aussi le partage matériel selon les choix de l’Église qui est en France. Comme prêtre « fidei donum » du diocèse d’Amiens je prends l’initiative de m’adresser à vous, pour vous rendre compte de la mission qui est la mienne dans l’esprit de l’évangile (Mc6, 7 – 13 et 30 – 33) et vous partager nos espérances.

L’Église qui est au Pérou, a vécu des moments de très grande émotion avec la visite du Papa François en janvier dernier. Non seulement nous avons vu une grande ferveur catholique, mais sa visite dans l’Amazonie péruvienne á Puerto Maldonado a donné le ton du Synode Amazonien qui se tiendra en 2019. C’est un évènement colossal, parce que le Pape convoque les délégués des 9 pays qui ont une part de la forêt Amazonienne, (: Brésil, Bolivie, Colombie, Equateur, Guyana, Pérou, Surinam, Venezuela et la Guyane Française) pour une réflexion au sujet de la protection du milieu ambiant sachant que 20% de l’oxygène que nous respirons est produite par cette immense forêt dont l’équilibre écologique est désormais menacé. De plus dans cette région vivent un ensemble de près de 400 peuples de différentes nationalités, dont certains ont résisté jusqu’á ce jour aux modes de vie modernes. Le pape nous a demandé d’avoir une attention spéciale á ces populations très souvent malmenées par notre modèle de société facilement consommateur et dévastateur.

Nos communautés sont elles aussi marquées par des mouvements migratoires de populations. D’abord il y a la tendance d’une migration interne des campagnes vers les villes qui continue de désertifier les régions Andines et gonflent les villes de la Côte. Cela provoque les communautés urbaines á accueillir des populations nouvelles souvent très démunies. Mais il y a depuis quelques mois aussi la migration de populations qui viennent massivement du Venezuela, fuyant une situation devenue impossible pour certains et qui cherchent un asile de meilleure augure. Ils sont un demi-million au Pérou, qui viennent avec l’illusion de redémarrer une vie plus paisible. Ce sont de grands défis pour nos communautés.

Plus particulièrement, dans la Prélature de Chuquibamba où je suis, dans un territoire plus grand que 4 départements Français, nous allons de la Côte (Pacifique sud) aux plus hauts glaciers des Andes (Coropuna 6 428m.), nous sommes affrontés á une population très dispersée, avec des moyens de communication très difficiles, et un clergé isolé, qui manque de formation.

Je travaille en étroite collaboration avec un jeune évêque péruvien très dynamique qui découvre comme moi cette réalité humaine parfois abandonnée par un État qui ne leur donne même pas les services de base que sont : l’eau, l’égout, l’électricité, l’éducation et la santé.

Toutefois, dans mon ministère de prêtre, je me réjouis de partager les joies et les peines, les angoisses et les espérances de ces personnes qui ne sont pas moins missionnaires au sens qu’elles ne se sentent jamais abandonnés de Dieu, et qui expriment une étonnante proximité avec le Christ dans les innombrables fêtes et manifestations de dévotion populaires.

Je n’hésite pas á vous dire, que ce ne sont pas trop 40 ans de sacerdoce pour pouvoir vivre dans l’espérances ce qui, par manque de justice et de respect des droits humains, nous provoquerait plus facilement á la révolte.

Je suis heureux dans cette nouvelle mission, qui est certainement la plus difficile que je vis, mais en parfaite union avec vous, surtout depuis que notre évêque  est venu (en février dernier) et a découvert cette magnifique région et son Église pauvre, missionnaire et martyre.

Ils partiront bientôt en mission... ils témoignent

Message du Pape pour la Journée Missionnaire Mondiale

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Seigneur Jésus, sur la croix,
Tu as crié « j’ai soif », ultime parole
avant de donner ta vie pour nous sauver.

Aujourd’hui,
manifeste-nous encore ta miséricorde.
Donne-nous de reconnaître ton amour,
d’en vivre
et de le rayonner
autour de nous
en fidèles disciples-missionnaires.
Seigneur Jésus,
nous aussi,
nous avons soif de Toi,
de l’eau vive de ta Parole
et de tes sacrements.
Qu’ils nous donnent la force
de vivre la mission
pour que, de proche en proche,
tous découvrent ton cœur
qui a tant aimé le monde
et se laissent séduire
par sa beauté.
Nous te le demandons,
à Toi qui règnes
pour les siècles des siècles.
Amen.