Le Père Alexis, curé parce que missionnaire

A quelques semaines de son départ, rencontre avec le père Alexis Cerquera, Lazariste. Il quitte le Diocèse le 31 août, mais n’oubliera jamais cette expérience sacerdotale au contact des paroissiens », révèle le père Alexis en partance pour d’autres missions…

 

Arrivé à Amiens et ordonné diacre en 2008 puis prêtre en 2009, il est devenu curé de la paroisse du Saint-Esprit en septembre 2015. Quel bilan tire-t-il de ces trois années ?

« J’ai appris à être curé,  c’est-à-dire missionnaire pour ouvrir des espaces afin que tous puissent aller à la rencontre de Dieu ». A vrai dire, de nombreux espaces : d’abord en réaménageant des lieux d’accueil, par exemple le presbytère devenu Maison paroissiale ou la chapelle rue Croton, et avec quelle réussite ! Mais surtout en ouvrant des lieux d’accueil spirituels, par exemple des offices pour les malades le samedi, des rencontres dans les villages ou encore la célébration de baptêmes en pleine messe dominicale. « La paroisse n’est pas restée sur des acquis traditionnels, ajoute-t-il. La feuille de route élaborée avec l’ECP et les prêtres, l’a rendue plus accueillante : nous sommes tous portés vers la rencontre de l’autre, à l’écoute de la Parole de Dieu. »

Pour le Père Alexis, ce service est clairement supérieur à la fonction : lazariste à l’école de saint Vincent de Paul, il entre en relation avec les autres, là où ils sont, pour les aider à cheminer.

Aller au-devant du prochain lui vient déjà de ses parents : « ils m’ont appris que chacune, chacun dans notre monde a d’abord une dignité. Voilà ce qui m’importe et non le statut de l’un ou la pauvreté de l’autre, souvent prise par le mauvais bout de la lorgnette. » Par ailleurs, « ce qui a permis de bouger dans la paroisse, c’est aussi la présence fidèle et aimante de trois prêtres “étrangers” », complète le Père Alexis. Tout a-t-il été comme sur des roulettes ? Il confesse quelques regrets : une paroisse, malgré les évolutions, toujours partagée entre ville et villages ; certains projets qui traînent un peu trop à son goût ; les passerelles si difficiles avec la paroisse de la Paix ; ou encore les indignations des uns quand la paroisse est en pleine évolution… « Pour cela aussi, il faut être pasteur : pas seulement en animant, en coordonnant, en proposant voire parfois en tranchant quand cela s’avère nécessaire ; mais surtout en ouvrant la porte à l’Esprit Saint, pour réveiller les endormis. »

Heureux !

N’est-ce pas une tâche écrasante d’être de tout et de tous ? Certains n’ont-ils pas des questions sur la disponibilité du prêtre ? « Surbooké ? Pas vraiment, assure notre curé. Le fait d’accorder le temps nécessaire aux personnes qui me demandent, et de les écouter, ne doit pas être confondu avec de l’activisme. Même si ces rencontres, parfois, sont lourdes à porter. » Bref, il ne regrette et il ne lâche rien. « Je suis heureux ! Non seulement j’ai appris à être curé, mais j’ai rencontré ici des personnes magnifiques. Beaucoup m’ont aidé, consolé. J’ai mûri, porté par vous tous. » Alors, quel message délivre-t-il pour les temps paroissiaux à venir ? « Rester accueillant et poursuivre dans cette voie où il y a tant de besoins. Mais aussi tirer les fruits du Synode diocésain, plein de promesses. Enfin, comme le proposait notre Père évêque lors de sa visite pastorale : dans une paroisse « riche » comme la nôtre, nous devons savoir nous enraciner dans la pure simplicité de l’Evangile. »

Article de Bernard FERY
Paru dans le Journal « Vivre Ensemble » Juin 2018

J’ai appris à être curé,  c’est-à-dire missionnaire pour ouvrir des espaces afin que tous puissent aller à la rencontre de Dieu

Son message pour la suite:
« Rester accueillant et poursuivre dans cette voie où il y a tant de besoins. Mais aussi tirer les fruits du Synode diocésain, plein de promesses. Enfin, comme le proposait notre Père évêque lors de sa visite pastorale : dans une paroisse « riche » comme la nôtre, nous devons savoir nous enraciner dans la pure simplicité de l’Evangile. »