La liturgie de l’ordination: gestes et signification

Dimanche 24 juin  vous êtes tous invités à l’ordination sacerdotale  de Gabriel de Colnet ….
La liturgie de l’ordination est riche en signes, elle est célébrée par l’Église diocésaine. Le sommet du rite se trouve dans l’imposition des mains par l’évêque et l’ensemble des prêtres et la grande prière prononcée par l’évêque.
Isabelle Bertrand-Legros, responsable de la Pastorale Sacramentelle et liturgique nous explique les principaux gestes et leur signification.

L’ordination d’un nouveau prêtre concerne l’Église diocésaine tout entière : c’est d’abord pour elle, pour son bien et sa croissance dans le Christ et la vie selon l’Évangile, pour sa cohésion et son élan apostolique qu’un ministre va lui être donné. L’église diocésaine rassemblée pour la célébration est sujet et acteur de l’ordination. Au début de la célébration l’Église, par la voix d’un de ses prêtres, demande à l’évêque d’ordonner le candidat : « Père, la Sainte Église, notre Mère, vous présente son fils et demande que vous l’ordonniez pour la charge du presbytérat ». L’évêque demande alors si celui-ci a les aptitudes requises pour le ministère et une personne qui l’a accompagné dans sa formation présente le candidat. La présentation a une signification ecclésiale profonde : le ministère n’appartient pas à ceux qui en reçoivent la charge, il est confié par l’Église qui détermine les qualités humaines, relationnelles, spirituelles, morales et pastorales nécessaires. La phrase rituelle conclut : « Le peuple chrétien a été consulté, et ceux à qui il appartient d’en juger ont donné leur avis. Aussi j’atteste qu’il a été jugé digne d’être ordonné. »

Avant de procéder à l’ordination elle-même, l’évêque interroge l’ordinand pour qu’il déclare devant tous sa ferme intention de recevoir la charge du presbytérat. Il répond d’un ferme « Je le veux » à l’évêque qui lui demande s’il s’engage à accomplir les fonctions ministérielles : guider le peuple de Dieu, annoncer l’Évangile et la foi catholique, sanctifier le peuple de Dieu par les sacrements et prier pour le peuple qui lui sera confié ». L’ordinand se prosterne alors complétement à terre, signifiant qu’il s’abandonne totalement à la grâce de Dieu et qu’il se laissera relever par Dieu. L’assemblée chante la litanie des saints qui met en union l’Église du ciel et l’Église de la terre.

C’est par l’imposition des mains de l’évêque et la prière d’ordination que le candidat reçoit le don de l’Esprit saint pour la charge presbytérale : « Nous t’en prions, Père tout puissant, donne à ton serviteur que voici d’entrer dans l’ordre des prêtres ; répand une nouvelle fois au plus profond de lui-même l’Esprit de sainteté ».

L’imposition des mains manifeste le corps pastoral de l’Église dans son unité et dans sa diversité ministérielle : l’ensemble des prêtres vient imposer les mains à la suite de l’évêque, l’évêque et le presbyterium qu’il préside, comme le Christ avec ses Apôtres. Ce geste d’imposition des mains fait entrer dans l’ordre des prêtres, la prière d’ordination déploie la richesse contenue dans ce geste. Elle s’adresse au Père et s’ouvre sur une grande action de grâce en forme d’anamnèse qui se prolonge dans l’épiclèse, l’invocation de l’Esprit saint sur l’ordinand. Elle se poursuit par des demandes qui implorent les fruits du don de l’Esprit pour le nouveau prêtre. Elle s’achève dans la louange avec une doxologie trinitaire. L’ensemble des ratifié par l’Amen de l’assemblée.

Le nouveau prêtre est alors revêtu de l’étole et de la chasuble. Ses mains, qui vont sanctifier le pain et le vin au cours  de l’Eucharistie, qui vont transmettre l’Esprit saint dans les sacrements, sont marquées avec le saint chrême. La patène contenant le pain et le calice contenant le vin lui sont remis, indiquant qu’il aura la charge de présider la célébration de l’Eucharistie et de marcher à la suite du Christ ressuscité.

 

D’après « l’Église locale et la liturgie de l’ordination » par Jacques Rideau, « La prière d’ordination, un acte d’Église, un Parole sur le ministère » par Bénédicte-Marie de la Croix, Célébrer n°385, juillet 2011, éd. Cerf.

Le sacrement de l’ordination est un événement diocésain. A cœur de l’assemblée des fidèles réunis, dans l’espace liturgique, l’ensemble des prêtres est uni à leur évêque qui, seul, prononcera la prière d’ordination. L’Église, ainsi pleinement manifestée apparaît comme le sacrement, c’est-à-dire le signe efficace l’unité du corps de tout le Corps dans l’unique sacerdoce du Christ.

Gabriel de Colnet sera ordonné prêtre par Mgr Olivier Leborgne
Dimanche 24 juin 2018
à 15h00
En la Cathédrale Notre-Dame d’Amiens

Rencontre avec Gabriel