Une Nouvelle traduction pour le Notre Père

Le premier dimanche de l’Avent ouvre l’année liturgique. C’est la raison pour laquelle les évêques français ont choisi la date du 3 décembre prochain pour rendre effective la nouvelle traduction du Notre Père, une occasion unique de se réapproprier la prière du Christ lui-même. Les fidèles catholiques ne diront plus désormais : « Ne nous soumets pas à la tentation » mais « Ne nous laisse pas entrer en tentation »
» La prière du Notre Père est au cœur de la relation que le Christ est venu instaurer entre l’humanité et Dieu.

C’est Dieu qui a pris l’initiative de venir à la rencontre de l’être humain. De bien des manières Il nous a parlé, comme le dit le prologue de l’épitre aux Hébreux, et particulièrement en nous envoyant son Fils Unique. Il a voulu entrer en dialogue avec nous et nous réconcilier avec Lui par Jésus Christ, afin de nous faire communier à sa propre vie. Par ses paroles et ses actions, et surtout par sa mort et sa résurrection, Jésus a fait de ceux qui croient en Lui des fils et des filles de Dieu, son Père et notre Père. De toute éternité, Dieu a voulu faire de nous des fils adoptifs, en son Fils et par Lui. C’est Lui qui nous conduit vers le Père.

Redire en vérité, dans l’élan de l’Esprit Saint, les mots mêmes de la prière que Jésus nous a enseignée, implique tout un chemin de foi qui nous fait « monter » avec le Christ pour devenir enfants de Dieu. En entrant dans cette prière nous signifions que nous reconnaissons le dessein bienveillant de Dieu, nous accueillons son invitation au dialogue,  nous croyons en son œuvre de salut par Jésus-Christ, qui nous a sauvés et élevés à la dignité de fils et de filles de Dieu.

Prononcer en vérité ces mots suppose donc de se détourner du péché, de se faire disciples, à l’écoute de la Parole, et de se laisser réconcilier avec Dieu, par la mort et la résurrection du Christ. En priant ainsi les chrétiens expriment leur désir d’être unis au Christ, de Le suivre jusque dans sa Pâque, pour ressusciter avec Lui à la vie nouvelle d’enfants de Dieu. Ce chemin est à nouveau parcouru lors de chaque célébration eucharistique qui est une montée en Dieu par le Christ pour communier à la vie divine en recevant son Corps livré pour nous…

La nouvelle traduction du Notre Père est une belle occasion de redécouvrir la prière chrétienne par excellence, dite trop souvent par habitude. La première partie de cet ouvrage collectif en redira la centralité. Les commentaires des versets du Notre Père réalisés par plusieurs évêques, dans la deuxième partie, favoriseront la méditation personnelle. Chacun y trouvera une nourriture qui, je l’espère, sera l’occasion d’une croissance dans la vie filiale et fraternelle.

Nos frères de l’Église Protestante Unie de France adoptent, en même temps que nous, cette nouvelle traduction. Nous nous réjouissons de ce signe d’unité qui nous engage aussi envers tous ceux qui sont devenus enfants de Dieu par le baptême au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, « afin que le monde croie… » (Jean 17, 21). » 

La prière du Notre Père

Cette prière est à elle seule une confession de foi, une action de grâce, une prière d’adoration, un acte d’obéissance, l’expression d’une confiance filiale, une prière de supplication, un engagement à imiter le Christ et à collaborer à l’œuvre que le Père Lui a confiée.

Monseigneur Guy de Kerimel
Évêque de Grenoble-Vienne, Président de la Commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle

Mais pourquoi changer la traduction du Notre Père?

Isabelle Bertrand-Legros, Responsable de la Pastorale Sacramentelle et Liturgique, nous donne quelques éléments de réponse dans son article