A chaque fête sa couleur!

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Les vêtements liturgiques, des vêtements pas comme les autres

Le vêtement liturgique n’est pas comme un vêtement de théâtre, il n’est pas prévu pour aider à entrer dans un rôle à jouer. C’est un vêtement de célébration qui aide l’assemblée à percevoir que nous sommes dans une action liturgique. 

Le vêtement liturgique n’est pas un vêtement comme un autre. C’est un vêtement pensé pour la liturgie, il a une fonction, un rôle précis. « Le vêtement liturgique doit faire percevoir que nous sommes dans une action qui est mystère de la foi »[1]. Il accompagne les gestes du célébrant, les amplifie, les rend plus visibles.

Le vêtement liturgique est issu du costume gréco-romain en usage dans l’empire aux premiers siècles du christianisme. En effet, au IVème siècle, une loi a fixé la nature des vêtements de chaque classe de la société, des esclaves aux sénateurs. L’ordre monastique a adopté l’uniforme des esclaves en signe d’humilité (tunique, ceinture et coule) tandis que l’Église a adopté pour ses ministres le costume de ville des sénateurs[2]. Et les vêtements liturgiques actuels en gardent la trace.

Les vêtements principaux

L’aube (du latin Albus qui signifie blanc) est le vêtement chrétien de base. Il est le vêtement du nouveau baptisé, le vêtement blanc qui symbolise qu’il a « revêtu le Christ » (Ga 2, 27), qu’il est ressuscité avec le Christ. Au cours des liturgies, l’aube est portée par tous les acteurs au service de l’autel, prêtres, diacres, servants d’autel.

L’étole, du grec stolé qui signifie vêtement du dessus. C’était à l’origine une tunique ornée d’une bande brodée autour de l’encolure et qui se poursuivait le long de l’ouverture sur le devant. Il n’en reste que la bordure sous forme de longue écharpe à la couleur du temps liturgique. C’est le vêtement propre du ministre ordonné : le prêtre la passant autour du cou ; le diacre la portant en sautoir sur l’épaule gauche.

La chasuble (du latin casula qui signifie petite maison) fut longtemps le vêtement porté par tous les célébrants avant d’être réservée aux prêtres et aux évêques tandis que les diacres ont adopté la dalmatique. Chasuble et dalmatique sont à la couleur liturgique.

Des couleurs qui disent le temps liturgique

Les différentes couleurs utilisées dans la liturgie manifestent chacune les caractéristiques des mystères qui sont célébrés. Le code des couleurs liturgique actuellement en usage a été fixé à la fin du XVI ème siècle.

  • Le blanc est la couleur de Pâques et de Noël, des célébrations du Seigneur qui ne sont pas celles de sa Passion, de celles la Vierge Marie, des saints non martyrs et de la Toussaint. Nos références culturelles rattachent le blanc à la joie, la pureté, la perfection.
  • Le rouge est utilisé le dimanche de la Passion, le vendredi saint, le dimanche de la Pentecôte, aux fêtes des saints martyrs (à la Saint Firmin). Il évoque le feu et le sang.
  • Le violet est utilisé pendant l’Avent et le carême, pendant ces temps d’attente et de pénitence. Il a remplacé le noir lors des célébrations de funérailles.
  • Le vert est la couleur du temps ordinaire. C’est la couleur de la vie, symbole d’espérance dans nos sociétés occidentales.

D’autres couleurs peuvent être utilisées : le rose pour le troisième dimanche de l’Avent et le quatrième dimanche de Carême, le jaune-or et autres couleurs festives pour les jours les plus solennels. Ainsi les couleurs des vêtements liturgiques nous font rentrer dans le temps de Dieu.

 

[1] J.C. Crivelli, Les vêtements liturgiques de l’Église, Revue Célébrer n°269, p. 4-7.

[2] M.Cassaet, La paramentique notion et sens religieux.

Article réalisé par Isabelle BERTRAND-LEGROS
Responsable de la Pastorale Sacramentelle et Liturgique
pour le Diocèse d’Amiens

Le rouge de la Saint-Firmin 2017