Parlons argent

Parlons argent

Notre monde change. L’Église semble avoir perdu sa splendeur d’antan. Elle change elle aussi. Mais sommes-nous bien conscients des dons que le Seigneur fait à son Église. Bien-sûr, ils ne correspondent pas toujours exactement aux manques que nous constatons. Observer ce que nous perdons nous empêche souvent de regarder ce qui nous est donné. Et de nous en émerveiller. Or Dieu est don. A partir des dons que sont les personnes, et des dons que Dieu leurs a donnés, Dieu donne concrètement sur cette terre de Somme, je le constate régulièrement avec bonheur.

Souvenez-vous du rassemblement de Folleville qui, pendant trois jours, a offert à 320 jeunes  collégiens du diocèse une aventure spirituelle riche, dense et adaptée.

J’ai eu la joie de nommer une missionnaire diocésaine dans les quartiers nord d’Amiens. « Cœur Soleil » a ainsi été créé : un lieu d’accueil, d’accompagnement et d’annonce de l’Évangile.

Je veux partager avec vous la joie de ces 6 jeunes hommes en formation pour devenir prêtre dans la Somme.

Je voudrais aussi vous dire mon action de grâce pour la pastorale des jeunes : l’Aumônerie de l’Enseignement public, l’Enseignement catholique et la Mission Saint Leu se renouvellent chacun dans leur mission, et travaillent de plus en plus ensemble.

La FLER (Formation des laïcs en responsabilité) ne désemplit pas.

La catéchèse accueille moins d’enfants catéchisés, pourtant il y a dans plusieurs paroisses des propositions nouvelles très encourageantes.

A Beaucamps le Vieux, un projet ambitieux et réaliste se déploie à destination des familles, avec une dimension à la fois éducative, sociale et missionnaire. A Péronne, un centre paroissial en rénovation témoigne d’une vraie confiance en l’avenir, à Roye et Doullens,le secours catholique a créé deux nouvelles antennes.  Je pourrais continuer la liste. Sans compter trois projets que j’espère pouvoir bientôt vous annoncer…

Et nous sommes entrés en Synode ! C’est pour moi un formidable élan d’espérance.

Avec vous, je veux oser l’avenir dans ce diocèse. Je ne peux que vous redire ce que je vous disais à la Saint Firmin : « Nous entrons en synode parce que nous aimons le monde, et que nous voulons l’aimer comme Jésus et avec Jésus, dans le souffle de l’Esprit. […] L’Évangile a de l’avenir dans la Somme, parce qu’il est l’avenir de l’homme. »

Il n’y a pas de fatalité pastorale. Il n’y a pas de fatalité financière non plus.  J’ai clairement besoin de vous. Je sais que vous qui lisez cet édito donnez déjà beaucoup. Je vous en remercie profondément. Mais j’ai aussi besoin de vous pour qu’ensemble nous réfléchissions à une manière nouvelle, simple et claire de parler d’argent avec tous.

Bien-sûr, nos communautés évoluent. Nous sommes moins nombreux. La précarité saisit  certaines familles, et il faudra toujours – et même de plus en plus – qu’elles trouvent leur place dans nos communautés. L’accueil des plus pauvres est une priorité évangélique à laquelle nous ne dérogerons pas.

Cela n’en justifie que davantage que nous nous saisissions de ce sujet et que tous, nous osions parler d’argent.

Il nous faut travailler sur nos dépenses, c’est évident. Et beaucoup d’efforts sont faits, tant dans les paroisses qu’au niveau diocésain. En même temps, nous voulons aller de l’avant et soutenir les projets pastoraux en cours et à venir.

Pour celui qui croit, le soutien matériel de la communauté chrétienne et de ses missions n’est pas une option parmi d’autres. Je me permets alors quelques pistes de réflexion

Comment pouvons-nous sortir des impressions ou des poncifs sur l’Église et l’argent pour nous intéresser véritablement à la vie matérielle de notre diocèse ?

– Comment apprendre à parler simplement d’argent, sans complexe et sans excès, avec réalisme ?

– Comment travailler dans nos communautés la question des ressources ? C’est un enjeu capital.

– Comment participer à la sensibilisation à cette question auprès de tous ceux qui s’adressent à l’Église ou soutiennent ses missions ? Comment chaque prêtre ose interpeller sa communauté ? Comment les parents y sensibilisent leurs grands jeunes, étudiants ou jeunes professionnels ? Comment en catéchèse ou en aumônerie, en annonçant l’espérance chrétienne, peut-on rappeler que toutes choses ont un coût ?

– Comment aider les ECP et conseils paroissiaux aux affaires économiques ainsi que l’évêque et ses conseils à réfléchir à ces questions ?

Des remarques et questions justement posées, des idées nouvelles, feront mûrir la réflexion.  Le refus de l’alibi des habitudes (quant aux manières de faire, aux bâtiments, aux missions, etc.) rend libre pour réfléchir.  Contactez sans hésiter Claude Gautier, notre économe diocésain  si vous avez du temps et des compétences à partager.

Vous le comprenez, au-delà de ces questions partielles, j’ai besoin de vous.

Cela fait maintenant plus de trois ans que je suis votre évêque. J’en suis toujours aussi convaincu : avec vous, l’Évangile a de l’avenir dans la Somme.

Merci !

+ Olivier Leborgne

Rassemblement de Folleville

Coeur Soleil

Mission Saint-Leu

Beaucamps-le-Vieux

Péronne

Le Synode

Saint-Firmin