La fraternité dans la profondeur de sa source divine.

 

Le 7 décembre dernier, une rencontre des communautés éducatives des établissements de l’enseignement catholique de la Somme a eu lieu, occasion de promulguer des orientations diocésaines pour l’enseignement catholique. Nous étions 2000, professeurs, personnels des établissements, parents d’élèves, avec les directeurs et directrices des 60 établissements catholique de la Somme, pour approfondir le thème de la fraternité, dans la profondeur de sa source divine et dans ses implications éducatives et professionnelles concrètes.

Croyants ou non, les parents de 20 % des élèves de la Somme font confiance à la proposition de l’enseignement catholique et à son « caractère propre ».

« Dans son statut d’association avec le service public, la République reconnait à l’enseignement catholique un « caractère propre » qui contribue à son identité et qu’elle lui permet de déployer dans l’ensemble de ses missions.

Définir ce caractère propre n’est pas si simple que cela. Qu’est-ce qui constitue  le « propre » de l’enseignement catholique ? Pour répondre à cette question, il faut répondre à une autre question : qu’est-ce qui fait le propre de la foi catholique ?

La réponse ici est très claire. Le cœur de la foi catholique, c’est quelqu’un. Une personne. Une Parole en éternel mouvement de miséricorde. Une relation. Un don unique, qui pour nous rejoindre se fait comme nous. Un don qui se fait comme nous afin que nous puissions devenir comme lui. « Jésus leur [aux disciples d’Emmaüs] dit alors : esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît pour entrer dans sa gloire ? »

L’ essence de la foi catholique, c’est Jésus-Christ mort et ressuscité. « Ne fallait-il pas » demande Jésus « que le Christ souffrit pour entrer dans sa gloire ? » La nécessité dont parle Jésus n’est pas extérieure à lui-même, elle ne lui est pas imposée par d’autres ou par les événements. Elle est une nécessité intérieure propre à l’amour : « Comment ne pas rejoindre l’aimé dans ce qu’il vit, pour vivre avec lui tout ce qu’il vit ? »  Comment l’Amour peut-il aimer jusqu’au bout sinon en refusant de se dérober quand tout se dérobe ? La croix est bien ce lieu de nos vies où tout se dérobe. Quand nous regardons une croix, celles qui sont dans vos salles de classe et vos établissements, nous ne contemplons pas la souffrance odieuse mais l’amour jusqu’au bout. Et parce que le Christ ne s’est pas dérobé quand tout se dérobait, par la résurrection de son Fils, le Père peut faire jaillir dans nos vies sa force de vie plus forte que toute mort. Dans NOS vies, SA force de vie plus forte que toute mort…

Voilà le cœur de la foi catholique. Il en découle la spécificité de l’enseignement catholique, son « caractère propre » : rien d’autre, fondamentalement, que le Christ. Et vous comprenez la force éducative extraordinaire de cette affirmation : nous ne sommes pas d’abord dans le « tu dois » extrinsésiste et moralisateur, mais dans le « tu peux » d’une promesse à vivre ensemble parce que Dieu vient la vivre en nous et avec nous.

C’est ainsi dans le souffle de son caractère propre que je voudrais vous dire la grande joie qui est la mienne aujourd’hui alors que nous promulguons ces nouvelles orientations diocésaines de l’enseignement catholique du diocèse.

« Pour l’annonce explicite de Jésus Christ », tels sont les premiers mots de ces orientations. Ils ne sont pas là, vous le comprenez, pour rassurer l’évêque à peu de frais. Nous croyons que les 4 axes qui viennent d’être déployés devant vous et qui font ces orientations ne sont pas de vagues incantations car Dieu lui-même s’y engage avec nous : par Lui, avec Lui et en Lui, les promesses que sont tous nos jeunes pourront se déployer, quelles que soient les vicissitudes de notre temps, et les peurs qui les accompagnent.

Je voudrais redire toute ma confiance aux communautés éducatives  qui, quotidiennement accompagnent nos enfants et nos jeunes dans un projet éducatif de qualité, qui assume sa dimension de transmission de savoir et participe à la construction d’hommes et de femmes libres, soucieux de rechercher la vérité et de décider en conscience, des hommes et des femmes d’intériorité et de relation, trouvant leur place au cœur du monde et capables de s’engager au service du bien commun. Pour cela, nous savons quelle est notre source et nous n’aurons pas peur de proposer clairement la rencontre du Christ, trésor de croissance et de vie, que nous ne pouvons garder pour nous-mêmes mais voulons offrir au plus grand nombre. »

En vous souhaitant de belles fêtes de Noël,

+ Olivier Leborgne

MGR Olivier Leborgne