Le signe de croix, un signe omniprésent dans nos liturgies

Le signe de croix, un signe omniprésent dans nos liturgies

La croix, instrument de supplice, est devenue le signe de l’amour de dieu pour nous, le symbole de notre rédemption. Toutes les liturgies reposent sur le mystère pascal, mystère de la croix et de la résurrection. Dans toutes nos liturgies, le signe de croix est omniprésent.

Le signe, du latin signum « marque », « empreinte », est un élément visible qui nous met en lien avec une réalité invisible. Quand nous traçons le signe de croix sur nous à l’invitation du prêtre en début de célébration, nous nous marquons de la croix, nous imprimons sur nous le signe du mystère pascal : nous signifions, d’abord pour nous même, notre consentement à nous mettre en présence de Dieu et Dieu est réellement présent en nous. Nous faisons le signe de croix sur notre corps et notre corps devient signe. De fait, notre corps a la forme d’une croix quand nous écartons les bras. Nous commençons par nous signer de haut en bas : nous sommes debout par le Christ et pour le Christ. Puis à l’horizontal : nous sommes debout pour tendre les bras vers les autres, pour les rejoindre et pour agir. En faisant le signe de croix, nous commençons à ressembler au Christ.

L’évangile de Marc fait de la croix le symbole du mystère pascal « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici » MC 16,6. Entre Jésus de Nazareth, Verbe incarné, homme parmi les hommes, et le Ressuscité, il y a la croix, instrument de supplice, mais surtout symbole qui évoque l’amour de Dieu pour l’homme qui va jusqu’au don de son Fils pour le sauver. Dans les églises, c’est un symbole fort : « La croix demeure près de l’autel même en dehors des célébrations liturgiques, pour rappeler aux fidèles la passion rédemptrice du Seigneur » (PGMR1 308). Dans la liturgie du baptême, le signe de croix est le signe du Christ. Par lui, le futur baptisé entre dans la grande famille des chrétiens : « la communauté chrétienne t’accueille avec joie. En son nom, je te marque de la croix, le signe du Christ, notre Sauveur ». Le signe de la croix est tracé, signe par lequel Dieu atteint l’homme, signe qui marque l’appartenance à la communauté chrétienne. C’est un signe qui va au-delà du symbole, qui fait plus qu’évoquer l’amour de Dieu : c’est le signe qui imprime dans le corps l’appartenance au peuple de Dieu, au Corps du Christ. Et c’est ce que nous exprimons quand nous nous signons.

Au cours de la messe le signe de croix est tracé par les fidèles à plusieurs reprises. Au moment de proclamer l’évangile, le prêtre ou le diacre fait un signe de croix sur le texte du lectionnaire, puis il fait trois fois le signe de croix sur son front, sur ses lèvres et sur son coeur. Et l’assemblée se signe de la même manière, pour dire que l’Évangile vient habiter nos pensées, nos paroles et notre coeur. De même lors de la bénédiction finale, le prêtre fait le signe de croix sur le peuple et chacun trace ce signe sur lui-même. Il est à noter que le missel romain ne prévoit pas que les fidèles se signent quand le prêtre conclut la préparation pénitentielle de la messe par une absolution, comme c’est le cas lors de l’absolution dans le sacrement de réconciliation.Ici il ne s’agit pas d’une formule sacramentelle proprement dite, la PGMR précise : « Le prêtre conclut par une absolution qui n’a pas toutefois l’efficacité du sacrement de pénitence » (PGMR 51).

Le signe de croix est généralement accompagné de paroles. Nous le faisons au nom du Père : nous nous tournons vers le Père ; nous le faisons au nom du Fils : nous apprenons à vivre à la manière du Christ ; nous le faisons au nom du Saint Esprit. Nous reconnaissons la présence du Dieu unique en trois personnes. Le signe de croix, signe des chrétiens a été
imprimé sur notre corps le jour de notre baptême. Au cours des liturgies, nous répondons par le même signe pour redire notre adhésion à l’action de Dieu, à la vie qu’il nous propose.

PAR ISABELLE BERTRAND LEGROS