L’évangéliaire

Le trajet accompli par l’évangéliaire au cours des célébrations liturgiques, les gestes et les rites qui l’accompagnent sont une marque vivante de la place de la parole de dieu dans la vie de l’église.

Dans la procession d’entrée, l’évangéliaire tient une place d’honneur. Porté par le diacre ou le prêtre qui le proclamera, il ouvre la procession qui traverse l’assemblée réunie pour s’avancer vers l’autel. Un rite lourd de signification qui n’est pas toujours perçue : l’assemblée s’est réuni en réponse à l’invitation du Christ, qui l’appelle par et dans son Évangile ; les ministres ordonnés suivent l’évangile dont ils sont les prédicateurs et les serviteurs, « car ce que nous proclamons, ce n’est pas nous-mêmes, c’est ceci : Jésus Christ est Seigneur, et nous sommes vos serviteurs à cause de Jésus » (2CO 4, 5). Trois modes de présence du Christ se rencontrent et s’éclairent l’un l’autre : l’assemblée des baptisés au nom de Jésus, l’Évangile qui sera proclamée, la personne des ministres ordonnés. La PGMR précise d’ailleurs que c’est l’évangéliaire qui est porté en procession « en l’élevant un peu, mais non le lectionnaire ». L’évangéliaire est ensuite déposé sur l’autel, un geste qui souligne l’unité entre les deux tables : celle de la parole de Dieu et celle corps du Christ ; un geste qui souligne le lien vital qui unit les deux parties de la liturgie : liturgie de la Parole et liturgie eucharistique. La présence de l’évangéliaire sur l’autel, où les espèces eucharistiques vont devenir corps et sang du Christ et rassembler toute l’Église en corps du Christ, nous enseigne que la foi chrétienne n’est pas un acte de l’intelligence qui comprend et interprète la Parole ou une vie qui se conforme à celle de son Seigneur. L’Évangile n’est pas d’abord un livre mais le Christ lui-même, mort et ressuscité pour nous : les évangiles nous le font connaître et aimer, ils nous invitent à le recevoir pour qu’il nous transforme de l’intérieur et fasse de nous ses témoins dans le monde.

LA PAROLE DE DIEU DANS LA LITURGIE
Un an après la parution de la nouvelle traduction liturgique de la Bible, les nouveaux lectionnaires du dimanche et de semaine entreront bientôt en vigueur dans nos assemblées. Une occasion de redécouvrir la place de ces livres liturgiques qui permettent à la Sainte Écriture d’être Parole de Dieu : « le Christ […] est là dans la parole, puisque lui-même parle pendant que sont lues dans l’Église les Saintes Écritures »1. Au cours de l’année, nous développerons chaque mois un aspect de la parole de Dieu dans la liturgie.

Le ministre qui proclame la Parole, « signe du pouce le livre, puis se signe lui-même au front, à la bouche et à la poitrine » (PGMR2 175). Les fidèles font également ce geste : la Parole doit être comprise par l’intelligence, elle nourrit nos propres paroles et doit être gardée dans notre cœur. Après la proclamation de l’Évangile le ministre dit « Acclamons la Parole de Dieu », l’assemblée répond « Louange à toi, Seigneur Jésus ». La PGMR ne prévoit pas que l’évangéliaire soit élevé pendant l’acclamation, c’est la Parole vivante qui est acclamée. Il est précisé que le diacre peut porter
l’Evangéliaire à la crédence ou à un autre endroit digne et convenable (PGMR 175). Le livre cède la place dans l’attention des fidèles à l’autel où va être célébrée l’eucharistie.

Dans nos communautés paroissiales, c’est plus souvent le lectionnaire qui est utilisé pour la proclamation de l’Évangile. Mais « Il faut veiller tout particulièrement à ce que les livres liturgiques, surtout l’Evangéliaire et le lectionnaire, destinés à la proclamation de la parole de Dieu et jouissant par conséquent d’une vénération particulière, soient vraiment dans l’action liturgique signes et symboles des réalités célestes, et donc vraiment dignes, nobles et beaux. » (PGMR 349).

POURQUOI UN NOUVEAU LECTIONNAIRE ?

Il ne s’agit pas d’une nouvelle organisation des lectures, le choix des textes reste le même. Ce qui est nouveau, c’est la traduction. Une traduction qui répond à deux exigences : celle de la fidélité au texte biblique et celle de sa proclamation publique. Après la publication de la traduction complète de la Bible liturgique en 2013, voici donc les lectionnaires selon cette nouvelle traduction. Progressivement ils remplaceront les livres actuels, pour devenir les seuls utilisés à partir de l’avent 2015.

CONTACTS

Isabelle Bertrand Legros
Responsable de la Pastorale liturgique et sacramentelle (PLS)
Email : pastorale-liturgique@dioceseamiens.com