Élection présidentielle : que dit l’Église ?

Le conseil Permanent de la Conférence des évêques de France appelle les Français à voter pour le second tour de l’élection du Président de la République dimanche 24 avril 2022. Les évêques catholiques rappellent l’importance de voter et de le faire en conscience, à la lumière de l’Évangile et de la doctrine sociale de l’Église. C’est à l’intelligence, à la conscience et à la liberté de chacun que s’adressent les évêques, avec la gravité que requièrent l’évènement, l’état de notre pays et les crises qui traversent notre monde. 

Le conseil Permanent de la Conférence des évêques de France souhaite à nouveau mettre sa déclaration de janvier dernier “l’Espérance ne déçoit pas” à la disposition des fidèles catholiques et de tous les citoyens pour leur discernement et le choix de leur vote.  

Quels critères de vote ?

Extrait du discours de Mgr Éric de Moulins-Beaufort en clôture de l’Assemblée plénière d’avril 2022 : 

“Les enjeux en sont grands, l’issue est incertaine. Mais ce dimanche est surtout pour nous celui des Rameaux. Nous tous baptisés allons acclamer le Seigneur qui entre dans Jérusalem. Il est le roi, le Seigneur de nos âmes. Lui seul est digne que nous lui attachions notre liberté. Lui seul est le roi doux et humble, qui monte sur un âne. Devant lui toute puissance politique se trouve relativisée, non pas humiliée, non pas détrônée, mais mise à sa place. Dimanche, nous n’élirons pas un sauveur de la France, ni un messie, ni quelqu’un qui devrait incarner tout le bien à faire. Nous aurons à choisir un responsable politique, homme ou femme, celui ou celle qui aura à conduire notre pays dans les temps toujours incertains où l’humanité avance, dans ces temps spécialement incertains de fractures sociales, de crise sanitaire, de crise écologique, de guerre toujours possible. Il n’aura pas la solution à tout.(…) Il ne pourra pas non plus changer les cœurs. Il aura à nous conduire tous, sur la moins mauvaise voie possible, en cherchant, selon ce que préconise le texte du conseil permanent à propos des élections, à renforcer notre élan collectif pour choisir de vivre ensemble en paix. Vivre cela n’est pas établir le Royaume des cieux, c’est le symboliser, et c’est déjà s’orienter, le sachant ou non, le voulant ou non, vers la réconciliation en Dieu.” 

Mgr Le Stang, évêque d’Amiens, interrogé par France Bleu à l’occasion du Triduum Pascal revient sur la position de l’Église concernant les élections présidentielles

L’Église laisse libre le débat démocratique et le choix de l’électeur. Ça n’empêche pas qu’elle se positionne sur un certain nombre de sujets. Elle est bien consciente, dans le contexte français, qu’on ne va pas élire le sauveur du monde ou homme ou femme. Pour les chrétiens, le Sauveur, c’est le Christ. Donc à chaque élection, les candidats sont pris avec prudence, avec recul. Ce qui m’a impressionné dans ces élections c’est ces deux blocs qui se constituent de visions de la France. Et ma question, c’est : comment réconcilier les français ? Mon souci d’évêque aujourd’hui, en particulier dans la Somme, c’est de travailler à cette unité des gens à faire en sorte que tout le monde soit pris en compte dans la société, de sorte qu’on débatte des vraies questions qui se posent.