Une année bénie par notre vocation sainte.  

Une année bénie par notre vocation sainte. 

Pour que 2022 soit une année heureuse, commençons par accepter l’inattendu, sans inquiétude exagérée ni optimisme naïf. Accepter, oui, mais sans se résigner : dans le souffle de l’Esprit, face à ce qui vient, nous serons inspirés, – et cela, je vous le souhaite de tout cœur – pour agir et réagir, préserver ou inventer, et rester unis dans la bienveillance et la charité.  

Saint Ignace de Loyola, énonçant le Principe et Fondement qui sous-tend la destinée chrétienne, exprime sobrement que « l’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu », en vue de son salut. A cette vocation sainte, tout en ce monde est subordonné. « De telle manière, poursuit-il, que nous ne voulions pas pour notre part, davantage la santé que la maladie, la richesse que la pauvreté, l’honneur que le déshonneur, vie longue plus que vie courte et ainsi de suite pour tout le reste… mais que nous désirions et choisissons uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés ». Concrètement, ce n’est pas simple à vivre, mais reconnaissons que tout est dit : que dans les dons et les combats de la vie, nos âmes demeurent intactes pour accueillir la grâce de l’instant présent.   

Voilà qui nous fait entrer dans une autre conception du temps : non pas un cycle de 12 mois, sans cesse repris, mais une belle trajectoire, de plus en plus profonde, pour rejoindre chaque jour, l’éternelle jeunesse de Dieu, qui nous sanctifie. Il y faut tout une vie : à la jeunesse l’intensité des grands élans et le don de soi dans l’amour, et au grand âge, s’il nous est donné, la persévérance de la prière et de la bonté qui rend la vie féconde et sensée jusque son dernier souffle.  

Faire des vœux nous remet face au réel, et nous restons lucides. Pour le chrétien, les vœux sont un acte d’espérance et un cri de victoire. Nous ne serons sans doute pas tous les jours à hauteur de notre vocation sainte, mais chaque jour, la miséricorde du Père se mettra à notre hauteur, fut-ce au plus bas de la croix, pour trouver cœur et nous relever.   

Virus, élections, enjeux environnementaux, économique, sociétaux… les occasions de nous mobiliser, et parfois de nous opposer ne manqueront pas. Que prudence et discernement – et aussi courage ! – nous soient donnés. En Église, le Christ, bien présent dans la barque, nous tient dans sa confiance. Aucun pessimisme n’est de mise : juste la certitude qu’en lui, tout est transfiguré, même les plus sombres augures.

Belle et sainte année à tous.   

 

+ Gérard le Stang 
Evêque d’Amiens.  

 Pour le chrétien, les vœux sont un acte d’espérance et un cri de victoire. Nous ne serons sans doute pas tous les jours à hauteur de notre vocation sainte, mais chaque jour, la miséricorde du Père se mettra à notre hauteur, fut-ce au plus bas de la croix, pour trouver cœur et nous relever.