« Tous-saints » Slogan ou appel ?

Le 1er Novembre, fête de la TOUSSAINT, approche à grands pas. Spontanément, nos pensées et nos cœurs se tournent vers ceux que nous avons côtoyés et aimés.

A travers ce qu’ils ont vécu, nous voulons retenir tout ce qu’ils nous ont communiqué sur le sens qu’ils donnaient à leur vie, sur ce qui les animait en profondeur. l

Ce devoir de mémoire nous entraîne bien souvent à regarder ceux qui nous précèdent au-delà des apparences, avec le regard d’amour que Dieu pose sur tout homme, dès sa conception dans le ventre de sa mère.

Le regard de Dieu est toujours un regard bienveillant et miséricordieux ; un regard qui accueille, comprend, console, encourage. Un regard qui ne juge pas, qui ne condamne pas, mais qui sait être exigeant. Un regard qui invite toujours à nous aimer les uns les autres, non pas malgré, mais grâce à nos différences, comme Jésus nous a aimés.   Jésus ouvre nos cœurs et nos intelligences à cette profondeur de regard, sans laquelle nous ne pouvons prétendre au titre de « saints et saintes de Dieu ».

La fête de la Toussaint n’est pas la fête de ceux qui sont déjà partis vers le Père. C’est la fête de tous les baptisés, vivants et morts. C’est notre baptême qui nous donne la dignité de saints et saintes de Dieu. En effet, au baptême, nous reconnaissons que Dieu nous donne sa vie. Or être saint, c’est vivre de la vie de Dieu en nous. C’est pouvoir dire, avec Saint Paul : « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi ». Certes le chemin est encore long pour que nous puissions dire et vivre, en vérité, cette  parole. Les saints et les saintes que nous sommes déjà, même bien imparfaitement, sont invités à reconnaître tout ce qui  dans leur vie et dans la vie des hommes  a « goût d’Evangile ».

Nos vies respirent l’Evangile quand nous vivons, chacun à notre mesure, si petite soit-elle, les Béatitudes, proclamées par le Seigneur. Jésus ne nous a pas dit ce qu’il fallait faire, ni comment le faire mais il nous a laissé à travers l’Evangile le plan de vol indispensable pour traverser les méandres de nos vies. Il nous communique sans cesse les repères dont nous avons besoin en se donnant à nous dans l’Eucharistie et le sacrement de Réconciliation et en réalisant sa promesse : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ».

Au moment où la congrégation des Sœurs de Saint Joseph est contrainte de fermer la communauté d’Abbeville, je tiens, avec vous tous, à rendre grâce au Seigneur de nous avoir donné sœur Geneviève, sœur Annie, sœur Simone et sœur Marie-Joseph, décédée il y a deux ans. Elles ont su si admirablement nous communiquer l’essentiel, en vivant de l’Evangile et des Béatitudes au cœur de notre paroisse, avec ténacité, joie et amour.

Bonne fête de Toussaint !

Abbé Dominique-Marie Dupré

Cet article est l’édito du dernier numéro du Guetteur, le journal de notre paroisse, n’hésitez pas à vous abonner!