Carême 2018 ou Vers demain

Chers amis (es), frères et sœurs, souhaitons-nous une bonne démarche
pour nous aider mutuellement à apercevoir la sortie de nos tombeaux.

En cette période d’un synode diocésain et d’un début de carême ou tout simplement le temps de l’espérance, pouvons-nous nous souhaiter mutuellement que notre vie aille vers l’Espace de l’Unique.

LE PASTEUR DU PÔLE NORD – Le figaro magazine du 19 janvier 2018. Photo : Axelle de Russé

Temps du passage de nos refuges aux multiples pierres tombales à la véritable Vie.

Nos lieux obscurs ne sont-ils pas :

  • On ne change pas nos habitudes : « L’on a toujours fait comme çà »
  • Éviter d’aller à la périphérie. « Ce n’est pas mon milieu »
  • Tellement bien entre nous. «  Qu’ils ne viennent pas nous déranger avec leurs façons de vivre ou de penser ».
  • L’isolement à cause d’un manque de travail ou n’osant pas proposer ses talents.
  • L’intolérance face aux différences de tous genres.
  • Je ne peux pas contrôler, comprendre ou accompagner certaines initiatives qui me fragilisent. Donc, je dis à ma manière, sans concertation, stop.

Nous pouvons continuer de faire l’inventaire de tout ce qui empêche, les uns ou les autres de trouver  ses  places dans la luminosité de l’Univers. Nos convictions et comportements donnent parfois, l’image d’un investissement à sauvegarder des monuments mortuaires qui font mémoire d’un passé,  plus qu’à l’édification de projets pour l’avenir. Être disciples de Jésus Christ ou annonciateur d’un demain,  n’est-ce pas mettre tout en œuvre pour sortir de nos  tombeaux, accepter que le temps passe  et tendre vers demain, la Lumière.

Avec toutes nos imperfections.

  • Ces chants populaires mais bon enfant ou des répertoires de musiques classiques que l’on refuse à l’occasion de certaines manifestations.
  • Cette communion que l’on interdit de porter à un  prisonnier sous prétexte que ce dernier n’est pas dans le même département.
  • Ces enfants que l’on fait sortir pendant un film parce que ceux qui l’avaient programmé, découvrent  qu’il s’agissait de la vie de Jésus.
  • A ces événements qui construisent des liens mais qui vont cesser parce que de nouvelles personnes en responsabilité, ignorantes du  passé et parfois incompétentes, bloquent une continuité.
  • Aux uns et autres de compléter la liste et de prendre acte que parfois nous sommes un peu Jean dans l’évangile. Luc 9,49

  Jean prit la parole, et dit: « Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas. Ne l’en empêchez pas, lui répondit Jésus; car qui n’est pas contre vous est pour nous. »

Ce passage de Luc et peut être l’occasion de nous rappeler que personne n’a le monopole de l’Esprit  et de nous souvenir d’une réflexion du père Teilhard  de Chardin :

« Tout ce qui monte converge »

C’est en pensant à l’Hymne de l’Univers de Teilhard, d’un mariage célébré par le pape François dans un avion ou de cet article du Figaro : « Le pasteur du pôle nord « que nous pouvons, peut-être, comprendre ce que Jésus attend de nous. Sortir de nos stérilités et fissurer mutuellement des frontières pour que nous puissions les uns et les autres accéder à la véritable Vie.

En voulant les uns et les autres nous protéger par différents motifs, (dogmes, traditions, formatage de toute sorte)  nous nous limitons à une vision  qui n’est pas celle de la maison commune. Celle que le pape François  nous appelle à vivre : LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE.

Dans les Évangiles, Jésus a passé plus de temps avec des foules hors des temples que dans ces lieux sacrés. N’avait-il pas l’impression d’un sectarisme ou pire encore d’avoir devant Lui des pierres tombales masquant l’universalité de Dieu. Son comportement n’était-il pas déjà l’annonce  de sa sortie du tombeau et une invitation à Le suivre ?

En nous souhaitant mutuellement « un bon Carême » ou « un bon avenir » puissions-nous à l’occasion de toutes les rencontres que nous vivrons, sans tout accepter, avoir au moins des fissures dans nos cœurs et nos esprits pour accepter le passage d’un souffle de vie. L’Esprit pour certains. Surtout n’enfermons pas le message de Jésus dans la dimension de nos tombeaux (nos simples compréhensions) mais laissons Le habiter la Maison commune.

Comptons donc sur les uns et les autres pour rouler les pierres qui nous empêcheront de vivre  demain.

Bon temps présent à tous pour rester vivant.

Abbé Jean-Pierre DALIBOT