Une rencontre: Michel et Simone Alipré

Un attachement partagé pour la terre.

Depuis 45 ans qu’ils sont mariés, Michel et Simone finissent les phrases que l’autre a commencé. Avec gentillesse et simplicité, ils nous partagent un peu de leur vie, leur passion du jardin et leur amour de la terre.

Entre autres jardins, Michel soigne et bichonne celui du presbytère de l’église Saint Martin, depuis plus de 20 ans. « L’année dernière, nous avons choisi les fleurs ensemble, avec Simone. Ensuite elle a créé le dessin de la plate bande et moi je repique ! Des dahlias, de la sauge, des bégonias, des œillets… J’ai installé un chemin pour que l’abbé puisse dire sa prière en tournant dans le jardin. Il y a une statue de Saint Joseph, une autre de Marie, avec des roses trémières autour ». « Dans un jardin, Michel est souvent à genoux ! », sourit Simone. « C’est ma façon de me ressourcer, et mon service d’Église. » explique-t-il.

Le jardin, ça apprend la persévérance, la constance, et nous permet de perpétuer notre héritage familial. Il faut faire chaque chose correctement et à la bonne heure.

LES JARDINS OUVRIERS :

Michel s’investit aussi beaucoup dans les jardins ouvriers de la ZAC inter campus. Il s’est particulièrement battu pour en conserver la superficie globale lors de la construction de l’hôpital Sud. « A leur époque, nos parents se sont battus pour le remembrement ! Nous sommes fidèles à leurs convictions. Un jardin ouvrier, c’est un loisir, cela comble les besoins d’un foyer, cela développe l’entraide et le partage de légumes, d’outils, de plants… Simone précise : « C’est l’abbé Lemire qui en 1896 à créé les jardins ouvriers, pour que les gens puissent garder un contact avec la terre. On est un peu comme ses enfants ! »

TROP LOIN, TROP VITE.

« Nous sommes tous deux d’une famille de jardiniers et de cultivateurs. On a connu le cheval et la charrue, les bottes de blé dans de petites exploitations… Quand on raconte cela à nos petits enfants ils rigolent ! Mais c’est notre héritage. La modernité apporte du confort bien sûr, parce que les conditions de vie étaient pénibles. Mais on est peut être allé un peu trop vite, trop loin. Quand on entend les conférences sur le climat, quand on voit tant de catastrophes naturelles, on se dit que si on pouvait rééquilibrer les choses, ce serait quand même mieux. Et puis nos petits enfants ne se rendent plus compte de la valeur des choses. Le rapport au travail n’est plus le même. Dans notre enfance, nous avions trop peu de choses et le travail était rude. Eux sont entourés de beaucoup trop de choses ! »

LAUDATO SI

Simone à tout juste commencé à lire Laudato Si et partage cette lecture avec son mari : « Il y a certainement beaucoup de choses qui nous échappent, que l’on ne maîtrise plus, dans ce que l’on respire, ce que l’on mange… Nous, on a connu les rendements à l’hectare de 35 quintaux, aujourd’hui c’est 85, 90 ? La terre est désormais sur-nourrie de quantité de produits plus ou moins chimiques. Bien sûr, il y a eu des menaces de famine, on ne peut pas le nier… J’ai entendu des réactions très négatives des États-Unis à propos de l’encyclique Laudato Si. Mais nous avons besoin d’une parole pour rétablir les choses. C’est nécessaire pour le bonheur de nos enfants et petits enfants …

PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE ROUSSEL

QU’ELLE EST LA PERSONNALITÉ RELIGIEUSE DONT VOUS VOUS SENTEZ LA PLUS PROCHE ?

Depuis le plus longtemps qu’on se souvienne, notre lien avec l’Eglise, c’est le prêtre !

VOTRE SAINT PRÉFÉRÉ

Pour Michel, c’est son Saint Patron Pour Simone : Ste Claire, Ste Colette de Corbie, St Pierre et St Paul

LE LIEU DANS LE DIOCÈSE OU VOUS AIMEZ VOUS RECUEILLIR ?

La cathédrale, et le jardin du presbytère de saint Martin, parce que c’est le jardin, mais aussi le service qui nous ressource. Et quand Michel ne va pas au jardin, quelque chose cloche. Il rit : « Mon seul problème, c’est que j’y vais moins vite qu’avant ! »