La confirmation: Un sacrement, une force…

Rencontre avec Léa, lycéenne au lycée Saint-Riquier à Amiens,  qui accepte de retracer pour nous les étapes de son cheminement vers la Confirmation…

Quelles sont les raisons pour lesquelles tu te prépares à la confirmation ?

 Il y a tout juste un an, j’ai décidé de recevoir le sacrement de l’Eucharistie et mes accompagnateurs m’ont rapidement proposé de préparer également la confirmation. Ayant été baptisée toute petite, j’ai toujours approuvé ce choix de mes parents, et je pense d’ailleurs avoir toujours cru en Dieu. Cependant, prendre la décision de poursuivre sur le chemin des sacrements n’a pas été évident, puisqu’il a fallu que je sois en fin de classe de première pour cela, à l’âge de 16 ans. Jusqu’alors je ne m’étais jamais retrouvée dans l’image de la religion que j’entrevoyais autour de moi. Je croyais et c’était suffisant, nul besoin d’engagement auprès de l’Eglise, puisqu’au fond de moi, auprès de Dieu, je savais ce qui l’en était. Je ne trouvais pas de sens à la présence de Dieu dans ma vie ! Toutefois, beaucoup de choses se sont passées entre la classe de 5ème et de 1ère. Des rencontres d’adultes, qui par leurs questionnements, leurs bousculades parfois (mais ce n’est pas une mauvaise chose), m’ont poussé à approfondir ma foi, m’ont donné confiance en moi, et m’ont aussi appris que Dieu m’aimait ! Les célébrations scolaires, formidables moments de partage et de joie à l’écoute de Dieu, l’éveil à la foi des classes de Grande Section auquel j’ai participé l’année dernière, le décès d’un ami aussi et la force qui m’a envahie par la suite m’ont ouvert les yeux progressivement. Dieu est cette lumière, cette sérénité, ce courage, qui m’accueillent le matin. Dieu est un ami qui est toujours là, dans les moments de joie comme de tristesse. Dieu est cet Amour qui me pousse vers les autres, cette espérance et cette joie qui me réconfortent dans les moments difficiles, et me permettent d’ouvrir les yeux sur le monde, sur moi-même, de faire tant de belles choses. Dieu a semé des rencontres inestimables sur mon chemin, et m’a aussi donné foi en moi. Voici le sens de sa présence de ma vie, et ce sont ces nombreuses années qui m’ont permis de le trouver, sachant qu’il va encore évoluer. Voici pourquoi, il y a un an, j’ai dit oui sincèrement à ces engagements de l’Eucharistie et de la Confirmation.

Pendant cette préparation, as-tu un moment plus particulier que tu souhaites partager avec nous ?

 Ces moments ne faisaient pas encore partie de ma préparation officielle, pour autant je considère qu’elle s’est faite en moi dès la 5ème, et il s’agit bien de la plus belle manifestation de la foi, des instants qui m’ont procuré le plus de bonheur. L’éveil à la foi d’une classe de Grande Section de mon établissement m’a tellement apporté… Avec eux, j’ai compris ce que l’Amour de Dieu pouvait me permettre d’accomplir. Je prenais un grand plaisir à préparer ces séances. Quand j’étais dans leur classe, pour parler de quelques récits bibliques, à la chapelle pour chanter et prier avec ces enfants, ou quand j’animais des groupes lors de temps forts, c’était avec eux que je me sentais le plus en paix. Je ne prétends pas leur avoir donné à tous la foi, mais quand je les voyais, du haut de leurs six ans, poser tant de questions, et quand je les aperçois cette année courir vers moi avec tant de joie quand on se rencontre dans la cour, je mesure la portée de la présence de Dieu, de l’esprit saint dans une vie. Grâce à ma foi, ils ont vécu des moments de douceur, de partage, qu’ils gardent encore e mémoire.

Comment imagines-tu la suite ? L’après-confirmation…

Je suis actuellement en classe de terminale, qui est une année particulièrement charnière. D’autant plus que j’espère être acceptée pour aller suivre mes études à Paris au mois de septembre. Étant donné le choix de ma formation (prépa maths sup/ maths spé) et le fait que je quitte Amiens, j’envisage avant tout de prendre mes marques, de m’adapter à cette nouvelle vie le plus sereinement possible avant de prendre quelque engagement que ce soit. En revanche, je compte bien poursuivre mon cheminement spirituel, cultiver ma foi dans ces premières années peut-être difficiles. Je souhaite continuer à vivre, à étudier, à grandir avec Dieu à mes côtés, consciente de l’Amour qu’il me porte et de la lumière qu’il me permet de porter sur ceux et celles qui m’entourent, sur les si belles petites choses de la vie. Dieu est l’espérance, essentielle, je pense, pour construire son avenir. Cette foi qui a contribué à faire de ma personnalité ce qu’elle est aujourd’hui m’a mené vers tant de personnes de valeur, m’a permis d’accomplir déjà tant de choses, que je ne peux que l’envisager comme un guide pour la suite. Je souhaite que mon cheminement spirituel soit un soutien supplémentaire, un élan, un réconfort parfois dans les années à venir. Je veux vivre ma foi au quotidien par la prière, les discussions, l’entraide… Par ailleurs, je ne sais encore ni quand, ni comment, mais si je peux un jour m’engager dans une action particulière en lien avec la foi, ce sera auprès des enfants, pour les accompagner et les éveiller.

Un passage de l’Évangile qui t’a marquée ?

Un passage de l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu me revient à l’esprit. Il s’agit du chapitre 4, verset 5 à 7. « Alors le Diable l’emmène à la Ville Sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » » Cela a résonné en moi de la sorte. Dieu n’est pas là pour nous éviter les obstacles, mais pour nous aider à les surmonter. Il faut avoir foi en soi et en lui, apprendre à regarder l’échec, la souffrance comme une étape, un apprentissage, et à les accepter. Le but n’est pas de demander à Dieu que notre vie soit une ligne droite sans embûche, ce qui pourrait être tentant notamment à l’aube des études supérieures. Il faut demander à Dieu de nous ouvrir les yeux, pour que les obstacles nous aident à avancer, qu’ils ne nous mettent pas à terre. Il ne faut pas craindre l’erreur…pas toujours évident !

 « La vie est un défi, relève-le », « la vie est richesse, conserve-la », « la vie est tristesse, dépasse-la », « la vie est un combat, accepte-le », « la vie est une aventure, ose-la », « la vie est bonheur, mérite-le », et surtout « la vie est la vie, défends-la ». Mère Thérésa