Laudato Si : la suite!

Laudato Si : une encyclique à travailler

Nous nous sommes retrouvés à une quarantaine de personnes le samedi 12 novembre pour réfléchir avec Mgr olivier leborgne sur l’encyclique laudato si et proposer des actions concrètes à mettre en place parce que « sœur terre crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Deu a déposés en elle (2) ».

Pour une fois, la présence de plusieurs agriculteurs a permis que la parité homme / femme soit a peu près respectée ! 20 groupes s’étaient constitués pour travailler ce texte en 2016, et 13 avaient remonté le fruit de leur réflexion : équipes de paroissiens, de mouvements, d’amis, ou au sein de services diocésains. La matinée fut consacrée à la synthèse de ces travaux autour de 5 points :

  • les mots-clés ou idées fortes de chacun des 6 chapitres,
  • les constats les plus alarmants sur les dégradations de notre Maison Commune, qui vont de pair avec une grave crise sociale. « Une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale,… pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres (49) ».
  • les exemples donnés validant l’expression chère au Pape « tout est lié » (qui revient 9 fois dans le texte),
  • les Vérités de Foi « La terre nous précède et nous a été donnée (27) »
  • et les signes d’Espérance qui vont nous permettre de nous mobiliser « Il suffit d’un être humain bon pour qu’il y ait de l’espérance ! (71) ».

Nous sommes ensuite partis en groupe de 5 personnes avec des extraits du texte et quelques questions. Il n’y a pas eu de remontée de ce travail. Mais la diversité des personnes présentes dans chaque groupe a fait de ce temps un moment
de partage très riche.

LE PÈRE LEBORGNE NOUS A PARTAGÉ SA VISION DE CETTE ENCYCLIQUE.

Invitant à accueillir Laudato Si comme un texte majeur, Mgr Leborgne, nous a donné quatre portes d’entrée ou « des ouvertures sur des chemins à parcourir ».

Entrée philosophique : l’encyclique pose la question du progrès et de ce qui fonde la dignité de la personne humaine : « la dignité n’est pas le fruit d’un consensus mais elle est fondée en Dieu ». Cela nous invite à vivre la contemplation et l’oblation : accueillir le réel plutôt que de vouloir le saisir et le maîtriser ; s’engager pour un monde plus juste et respectueux de la dignité humaine.

Entrée théologique : le pape pense la Création non pas comme une fabrication mais comme une Alliance. En référence au chapitre 8 de la Lettre de Paul aux Romains, nous sommes invités à concevoir la Création où tous les éléments sont liés entre eux et ordonnés à Dieu, sauvés par Lui.

Entrée spirituelle : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu » (Co 4,7) tel pourrait être notre point d’attention pour guider notre vie spirituelle et alors accueillir le réel comme un don pour qu’il produise du fruit. « Nous avons été donnés à la Vie » et donc être moi-même, c’est déployer ces dons reçus, en relation avec les autres.

Entrée concrète : laissons-nous travailler par ce texte et soyons inventifs…. D’autant qu’il peut être l’occasion d’entrer en dialogue avec d’autres, croyants ou pas.

Et maintenant ? Que faisons-nous de toute cette réflexion ?

« L’humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation (23) » « pour la spiritualité chrétienne “moins est plus”. Elle propose une croissance par la sobriété, une capacité de jouir avec peu. C’est un retour  à la simplicité qui nous permet de nous arrêter pour apprécier ce qui est petit, pour remercier des possibilités que la vie offre (222) » De nouveau, une synthèse fut présentée du travail des groupes en amont sur « Quelles actions, quelles réflexions, quel changement d’attitude, de regard :

  • au niveau personnel
  • au niveau collectif, dans votre ou vos groupes d’appartenance (famille, professionnel, équipe de mouvements, voisinage, paroissial, de loisir…) »

Chacun a rejoint le même carrefour que le matin pour tenter de se mettre d’accord sur une action collective et sur une action individuelle. Là aussi le travail fut très riche et chacun est reparti avec des actions à mettre en place dans sa vie personnelle, familiale ou bien à proposer à sa paroisse ou son mouvement. Le Père Leborgne a, par exemple, demandé que des propositions soient faites au niveau de la Maison Diocésaine.

En conclusion, nous avons écouté l’enregistrement d’une conférence de Fabien Revol, « Dieu est-il écolo ? » qui nous explique que l’encyclique elle même est structurée.

Une célébration a clôturé cette belle rencontre autour du texte de la Création (Genèse 1), d’un chant (le psaume de la Création) et d’un texte d’Evangile. Chaque participant était invité à déposer une bougie au pied d’une mappemonde, pour constituer un bouquet de lumière, signe de notre autour du thème de la conversion et que son plan est pensé comme une démarche de réception du sacrement de la réconciliation.

  • Je constate qu’il y a des désordres dans ma vie (chapitre 1 : ce qui se passe dans notre maison)
  • J’accueille la Parole de Dieu qui éclaire ma vie (chapitre 2 : l’Evangile de la création)
  • Je fais mon examen de conscience (chapitre 3 : la racine humaine de la crise écologique)
  • Je reçois l’absolution qui est chemin de conversion (chapitre 4 : une écologie intégrale)
  • Le prêtre me propose une pénitence (chapitre 5 : quelques lignes d’orientation et d’action)
  • Pour que ce processus de conversion continue, la flamme doit être entretenue (chapitre 6 : éducation et spiritualité écologiques)

engagement collectif à agir pour faire de notre Terre une maison commune, où chaque créature à sa place.

Dans les semaines à venir, nul doute qu’une prise de conscience va s’accélérer dans notre diocèse parce que « nous nous unissons pour prendre en charge cette maison qui nous a été confiée, en sachant que tout ce qui est bon en elle sera assumé dans la fête céleste. Ensemble, avec toutes les créatures, nous marchons sur cette terre en cherchant Dieu. Marchons en chantant ! Que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l’espérance
(244). »

Les chiffres entre parenthèses renvoient aux numéros des paragraphes de l’encyclique

PAR ELISABETH DANJOU ET PHILIPPE SAGUEZ

Laudato Si à la Maison diocésaine

Si la demande de Mgr Leborgne va nous stimuler à être encore plus créatifs, des initiatives ont déjà été prises pour répondre à la fois aux préoccupations écologiques actuelles et aux interpellations de l’encyclique du pape.

Comme toutes communautés de communes le tri est organisé à Amiens et nous y participons. Pour faire un peu plus, des poubelles ont été mis près des photocopieurs pour récupérer le papier de brouillons, tracts et autres documents que nous mettions jusqu’alors dans la corbeille papier et qui étaient évacués avec les ordures ménagères. Les toner vides des photocopieurs, sont pris en charge par « la petite boucle » structure qui a mis au point une filière de traitement et de recyclage de ces matières … qui sont collectés en triporteurs !

L’association Synapse, et les ateliers G Couton font partie du réseau des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Nous faisons appel régulièrement à leur services non pas pour des questions de budget mais parce qu’elles permettent à des personnes souffrant de handicap ou étant en réinsertion professionnelle d’être considérées et remises de bout.

Du point de vue des transports, des abris à vélos ont été installés pour faciliter la tâche de ceux qui choisissent de se déplacer par ce mode de transport. Et si des appels à privilégier le covoiturage pour les réunions peuvent s’expliquer par le nombre limité de places de parking, cela est aussi une façon de participer à la limitation de la pollution.

Nous avons répondu très favorablement aux jeunes des collèges de l’Aumônerie de l’Enseignement Public d’Installer des nichoirs dans le parc. Non seulement ils les avaient fabriqués eux-mêmes en récupérant du bois, ce geste participe à la protection des oiseaux. De plus, trois ruches seront installées au printemps. Ceci nous obligera à planter d’autres plantes, vivaces, mellifères et souvent odorantes. La diversité végétale du parc en sera accrue, les abeilles auront à manger, … et nous profiteront des couleurs et des bonnes odeurs !

Enfin, le choix n’est pas encore fait entre écocups lavables ou gobelets en carton ou autre matière végétale issus du recyclage et recyclés, mais c’est sûr, le remplacement des gobelets plastiques pour les pauses café est en chemin.

Sachez que la création ne nous appartient pas, mais que nous en sommes les enfants. Gardez vous de toute arrogance, car les arbres et toutes les créatures sont également enfants de la création. Vivez avec légèreté sans jamais outrager l’eau, le souffle ou la lumière. Et si vous prélever de la vie pour votre vie, ayez en de la gratitude. PIERRE RABHI

POUR ALLER PLUS LOIN

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Vers la sobriété heureuse de Pierre Rabhi