« Qui est la source ? »

 « Qui est la source ? »

 « Prononcez le mot ‘solidarité’ et déjà tous vos auditeurs sont fatigués » dit le Père Etienne Grieu dans son livre « Un lien si fort – Quand l’Amour de Dieu se fait Diaconie ».

Parlons-en…

 

« Diaconie : un appel à laisser l’Évangile refaçonner notre vie avec les autres… »

Indignés, révoltés, touchés par un appel, sur un coup de cœur ou au nom de leur baptême, les motivations des acteurs de la solidarité, croyants ou non, sont très diverses.

En mission depuis un an dans le domaine de la solidarité, je rends grâce pour tant de rencontres où l’on reçoit autant qu’on donne, tant d’élans de générosité réciproque, d’engagements et de persévérance dans l’action.

Au cœur de situations complexes et quelquefois douloureuses, j’ai vu, réalisées par les uns et les autres et avec un vrai coup de pouce de la Providence, des merveilles, des multiplications des pains et des résurrections.

J’ai entendu aussi bien des découragements, des déceptions, des sentiments d’échec… Nous aimerions tellement que tout marche comme nous avions prévu !

 Le Père Etienne Grieu le formule avec simplicité : « Souvent, dans le champ de la diaconie, il faudra renoncer à toute efficacité. Accepter qu’une personne ne guérisse pas, que ses problèmes demeurent quasiment toujours identiques, et aussi – et c’est encore plus frustrant – que moi-même, je ne m’améliore pas mais sois toujours reconduit aux mêmes limites et travers. »

(Zut alors !  Ça sert à quoi qu’on se ‘décarcasse’ ? )

Et il poursuit : « Nous sommes clairement renvoyés au simple fait de cheminer ensemble. […]Celui qui s’est ainsi lié aux plus fragiles découvre avec étonnement, lorsqu’il regarde en arrière, à quel point il a été transformé en profondeur par ceux qui sont devenus ses compagnons de route. »

« Qui est la source ? »

Que ce soit dans la société, en paroisse, en mouvement, en service diocésain, nous agissons souvent pour mettre en cohérence le message de Jésus-Christ et nos actions, portées seul ou communautairement. Au fil du temps, nous y laissons toutes nos forces, l’épuisement est garanti. Pris par l’action et le souci de ‘bien faire’, nous oublions Celui qui est LA source, Jésus-Christ, né pauvre et venu pour servir.

Relisons la lettre pastorale de notre évêque « Laissez jaillir l’Esprit » : « Marthe fait des choses pour Jésus mais n’est pas présente à Jésus le serviteur »…« Renaître dans l’Esprit Saint à Celui qui est Le Serviteur ne nous fera pas faire moins de choses, bien au contraire. Mais cela nous donnera de les faire autrement. Et au bout du compte, de manière vivifiante et non épuisante, libre et non contraignante, féconde et non dispersante. Bref, joyeuse ! »

Etienne Grieu ajoute « Au signe de cette joie, le croyant reconnaît ce qui a pour lui la fraîcheur d’une source : le don de Dieu, la force de l’Évangile, le passage du Christ ».

Vivre un chemin avec les plus petits est beaucoup plus qu’une « mise en œuvre » de l’Évangile, c’est un lieu-source de ma foi, un lieu où le Christ me donne aussi rendez-vous.

Martine Durand
Déléguée épiscopale à la Solidarité

solidarite@diocese-amiens.com 

Vivre un chemin avec les plus petits est beaucoup plus qu’une « mise en œuvre » de l’Évangile, c’est un lieu-source de ma foi, un lieu où le Christ me donne aussi rendez-vous.